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tions non pas seulement judiciaires, mais aussi financières : double caractère en raison duquel, sans doute, l’appellation « prévôté et office » avait été appliquée par Bugnon à la plupart d’entre elles. Or, dans l’ordre financier, la fusion des deux duchés ne fut jamais réalisée, le fonctionnement simultané de la Chambre des comptes de Lorraine et de celle de Bar s’étant prolongé jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. La répartition des prévôtés entre quinze recettes, ébauchée par l’édit du 31 août 1698, n’avait pas pris garde à cet état de choses[1] ; elle avait été d’ailleurs abrogée, dès 1705, par un édit du 1er septembre, portant suppression des quinze receveurs institués en 1698, et création de soixante autres receveurs, dont les bureaux devaient être tenus, non seulement dans les villes à bailliages et sièges bailliagers, mais encore « dans les chefs et principaux lieux » des prévôtés, « ainsi qu’ils y étaient anciennement établis[2] ».

Un édit du 4 novembre 1741, inspiré par la nécessité de réduire le nombre des recettes particulières, supprima les offices de receveurs créés depuis 1698, instituant, pour remplacer ceux en exercice, trente « conseillers-receveurs particuliers » des finances, dont quinze anciens et quinze alternatifs, à raison d’un de chaque catégorie par recette particulière[3]. C’était le retour à la division des duchés en quinze circonscriptions financières ; les chefs-lieux de celles-ci étaient les mêmes qu’en 1698, sauf l’exception suivante : la recette de Vézelise n’était pas rétablie ; et une recette était créée à Briey aux dépens de l’ancienne recette d’Étain. L’édit énumérait les « offices » — plus, comme en 1698, les « prévôtés » — attribués à chaque recette. Nous indiquons les recettes dont la circonscription intéressait en tout ou en partie le futur département des Vosges, et les offices dépendant de chacune[4].

Recette de Bourmont. — Bourmont[5], Châtillon-sur-Saône, Conflans-en-Bassigny, Gondrecourt[6], Lamarche, Saint-Thiébault.

  1. La recette de Vézelise englobait la prévôté de Foug, et la recette de Neufchâteau « la Mothe et ce qui est du Bassigny non mouvant » ; d’autres indices accusent, à l’égard de la répartition dont il s’agit, un travail préparatoire insuffisamment approfondi : le terme «prévôté» appliqué sans discernement à toutes les anciennes recettes, est impropre en ce qui concerne Châtel-sur-Moselle, Épinal, Neufchâteau ; la mention de la Mothe, qu’on a lue plus haut, est surannée.
  2. Recueil des édits, ordonnances… du règne de Léopold Ier, I (Nancy, 1733, in-4o), p. 492 et 493.
  3. Recueil des ordonnances… de Lorraine, VI (tomaison faisant suite au Recueil des édits du duc Léopold), 304-306.
  4. Sont imprimés en italique les noms des offices dont le ressort ne comprenait aucune localité appartenant aujourd’hui au département des Vosges.
  5. Il faut entendre par là ce que l’édit de 1698 exprimait par « la Mothe et ce qui est du Barrois non mouvant », subordonné à la recette de Neufchâteau.
  6. En 1698, recette de Bar-le-Duc.