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INTRODUCTION.

Alix a consacré à la Lorraine paraît n’avoir pas échappé à Jean Vincent, qui fut, de 1590 à 1609, président de la Chambre des Comptes de Bar. Les archives de la Meuse conservent, sous la cote E 196, un volumineux « cartulaire » ayant trait surtout aux intérêts privés de ce magistrat, mais dont les feuillets 403 à 409 sont occupés par un « registre contenant les noms des villes, bourgs et villages du duché de Barrois », rangés par bailliages et par prévôtés.

Plus important est l’ « État général et dénombrement du duché de Bar » — transcrit sur les pages 359 à 461 d’un manuscrit intitulé Poleum de Lorraine, appartenant à la Société des Lettres, Sciences et Arts de Bar-le-Duc — dont une excellente édition a été donnée par un des membres de cette compagnie, Mgr Charles Aimond[1]. Cet état semble avoir été rédigé vers 1662. Entre les circonscriptions qu’il décrit, et celles énumérées en 1419, il y a quelques différences, parmi lesquelles nous n’avons lieu de considérer que les suivantes : mention est faite d’un bailliage de Gondrecourt ; les sénéchaussées de la Mothe et de Bourmont sont indiquées globalement, et non séparément, et de leur ressort est distrait celui du siège de Saint-Thiébault ; ajoutons que l’expression « châtellenie » apparaît rarement ; « prévôté », d’ordinaire, est maintenu, parfois remplacé par « office » ; il y a maint exemple de l’emploi simultané de ces deux derniers termes.

Il semble bien qu’en Barrois, comme en Lorraine, l’institution des bailliages vint après celles des châtellenies et prévôtés[2].

Après que le traité de Ryswyk (1697) eut rendu à la Lorraine l’indépendance que celui de Nimègue (1679) lui avait fait perdre, il parut un édit du duc Léopold, en date du 31 août 1698, « portant suppression des offices des bailliages, prévôtés, grueries, recettes, salines, etc., et création de nouveaux »[3]. C’est sans doute à cette occasion que le premier ingénieur et géographe de Léopold, Didier Bugnon, fut chargé de rédiger le « Polium des duchés de Lorraine et de Bar », qu’il termina en 1710[4], et dont la Bibliothèque nationale possède un abrégé, daté de 1711[5]. Le travail de Bugnon permet de constater que les « créations de nouveaux » offices prescrites en 1698 n’ont affecté, parmi les divisions des duchés, que les circonscriptions de

  1. Mémoires de ladite société, XLII, 1914-1917, p. 1-100 ; cette édition comporte une numérotation faite sur le modèle de celle que Lepage avait introduite dans le texte du Dénombrement d’Alix.
  2. Aimond, op cit., p. 7 Grosdidier de Matons, op cit., p. 541.
  3. Recueil des édits, ordonnances… du règne de Léopold Ier, I (Nancy, 1733, in-4o), 40-62.
  4. Manuscrit appartenant à la Société d’archéologie lorraine.
  5. Ms. fr. 11806 : l’exécution matérielle en est très soignée. — On doit aussi à Bugnon un « alphabet curieux des lieux des duchés de Lorraine et de Bar » daté en 1719, et conservé à la bibliothèque de Nancy (Aimond, op. cit., p. 19).