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INTRODUCTION.

Ajoutons que, sous l’Ancien Régime, le territoire du Clerjus était dénommé la Franouse ; que le nom de la Forge est porté par la commune correspondant l’ancienne communauté d’habitants dite les Arrentés-de-Saint-Joseph ; et que la commune de Saint-Michel-sur-Meurthe, qui doit son nom à une église champêtre, a pour chef-lieu le hameau de la Vacherie.

Contrairement à ce qui s’observe dans les communes dont le nom présente semblable physionomie, la mairie de Moncel-et-Happoncourt est à Happoncourt, Moncel ne comptant que trois habitants.

Et rapprochons de ce qui précède le fait que le vocable communal désigne le groupement des hameaux dénommés Latte et Chitel.

ORIGINE DES NOMS DE COMMUNES.

Nous ne voulons ici qu’ébaucher l’adaptation au département des Vosges de l’étude consacrée à pareil objet par Auguste Longnon en tête du Dictionnaire topographique de la Marne. Nous nous en sommes approprié le plan, mais sans nous astreindre à le calquer dans l’extrême détail il nous a semblé superflu de corroborer telle démonstration qui s’avérait suffisamment probante mais nous avons cru devoir insister sur toute particularité qui nous paraissait intéressante[1].

Noms d’origine galloise

« Les noms d’origine celtique sont peu nombreux, ou, pour mieux dire, il n’en est qu’un bien petit nombre qu’on puisse attribuer, avec une entière certitude, à la période antéromaine » : plus accentuée qu’à l’égard du département de la Marne, l’observation s’applique à celui des Vosges.

Le nom de Grand, localité bien connue des archéologues, — le d final est parasite — est sans doute apparenté à celui du dieu gaulois Grannus.

  1. Un acte de foi en la méthode de notre maître est opportun au lendemain d’une publication dont, au demeurant, on aurait tort de médire. Très précieux répertoire, la Toponymie de la France (Bruxelles, 1937, in-4o) de M. Auguste Vincent, est un chef-d’œuvre de patience, de conscience et de prudence ; mais l’auteur considère, dans les noms de lieux, plutôt la structure que le sens intime, et l’on peut regretter que telle de ses classifications, tel de ses groupements, tout en procédant d’une méthode rigoureuse, reposent sur des traits de pure surface. Il convient de voir, dans un toponyme, moins un élément lexicographique qu’un véritable document dont le géographe, l’historien ou le philologue pourra tirer parti.