Critique, économiste, philosophe, poète, il était tout cela. L’œuvre de l’économiste, les services inappréciables rendus à l’industrie locale par la pénétration d’esprit de celui qui fut trente ans secrétaire de la Chambre de commerce, M. Ed. Aynard, dans une forme pure et concise, l’a définitivement résumée (Courrier de Lyon du 28 juillet). On n’y reviendra pas.
Il est nécessaire pourtant de bien faire comprendre que l’unité de la vie et de l’œuvre de Jean Tisseur n’est si remarquable que parce que la même philosophie présidait à toutes les deux.
C’était un idéal pratique que cet esprit si
profondément sensé avait pris pour drapeau
de sa vie littéraire. Jean Tisseur, en effet, était
avant tout un critique et un poète, deux états
plus rapprochés qu’on ne pourrait le croire ;
mais le sang d’une race de travailleurs obscurs
criait dans ses veines, comme il l’a dit, et