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Joséphin Soulary

Il est encore une étrange mais réelle parenté entre certaines pages de ce livre et les dernières poésies de M. Sully-Prudhomme. Si l’on me disait, Correspondances muettes, (ces titres seuls parlent assez), le Revenant, Page déchirée, pourraient leur appartenir à tous deux.

Page déchirée, par exemple :

 
Moi naïf, j’avais fait ce rêve comme un autre :
Des peuples s’étreignant dans le même baiser…

n’est-elle pas sœur de l’ode si connue, Repentir :

J’aimais froidement ma patrie
Au temps de la sécurité…
Je m’écriais avec Schiller :
« Je suis un citoyen du monde !
« En tous lieux où la vie abonde
« Le sol m’est deux et l’homme cher… ! »

Quant aux autres pièces, elles se ressentent d’une mièvrerie ou anémie philosophique