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Joséphin Soulary

néanmoins, — qu’il s’était d’abord imposée. Nous avons là de belles effusions lyriques qui sont autant de libres poèmes. Le Songe, la Gypsie, le Chêne, cette ode à Victor Hugo, si admirable de description et de style si concentré, et d’ailleurs déjà classique, nous laissent loin des sonnets émancipés de tout à l’heure. Sans nous arrêter uniquement à des pièces de première grandeur, nous avons aussi dans le Cri, Aux Morts, À Madame Michelet, de glorieuses pages de pure poésie. Cette dernière débute avec l’allure d’une ode des Contemplations :

À cette heure où ton âme ploie,
Menant le deuil
De l’être aimé qui fut ta joie
Et notre orgueil ;
 
Regarde ! un élan sympathique
À tes douleurs
De l’ancien monde à l’Atlantique
Saisit les cœurs !