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Joséphin Soulary

Le rationalisme habituel du poète est représenté par une partie qui est la plus élevée du livre : l’Affût au raisonnement. Les traits dominants de sa pensée vont s’accentuant, ai-je dit. Sa philosophie, généralement très libre et uniquement rationnelle, nous apparaît triste et outrée. On entrevoit encore chez lui d’étroites parentés de forme et de pensée avec Sully-Prudhomme. L’inspiration des deux poètes ne procède-t-elle pas un peu de la terreur, de l’inquiétude du raisonnement ?…

Nous ne saurions à ce propos opposer de plus parfait contraste à Soulary que M. de Laprade, son ami. En doux et nuageux penseur, en rêveur chrétien qu’il est, Laprade a cette philosophie sereine qui se confie sans chercher. Le poète des Mouches d’or par exemple, mêle volontiers une pointe d’ironie à ses paradoxes philosophiques. Écoutez cependant ce cri de révolte inspiré par la devise d’un heureux poète qui n’y songeait