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Joséphin Soulary

Au prochain cabaret il entre sans mystère ;
Car les morts sont bien morts ! c’est là son sentiment.
 
Il se prouve, en buvant, que la vie est sévère ;
Et, vu que tout bonheur ne dure qu’un moment,
Il regarde finir mélancoliquement
Le tabac dans sa pipe et le vin dans son verre.
 
Deux voisins, ses amis, sont là-bas, chuchotant
Qu’il ne survivra pas à la défunte, en tant
Qu’elle était au travail aussi brave que quatre.
 
Et lui songe, les yeux d’une larme rougis,
Qu’il va rentrer, ce soir, ivre-mort au logis,
Bien chagrin — de n’y plus trouver personne à battre.


Je donnerais volontiers comme légère opposition l’Épithalame, dont la dernière pensée, on le sait, excita si fort la grosse colère de Louis Veuillot, et, en retour, l’ironie du poète. Mais ce sonnet là est trop connu… L’histoire vaut pourtant qu’on la rappelle, au moins brièvement, et tout le monde ne sait