Page:Mariéton - Joséphin Soulary et la Pléiade lyonnaise, 1884.djvu/54

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
46
Joséphin Soulary

d’argent. Le succès ne répondait cependant pas au service rendu, quand le poète vint au monde.

Enfant mal accueilli comme un fardeau qui gêne :
« Ô Madame la Mort ! disais-je, à mon secours ! »


lisons-nous dans une de ses rares confessions. Et ailleurs, dans une lettre quelquefois citée : « De sept ans à onze ans, ma vie a été un véritable martyre. J’étais un enfant sauvage, incapable de m’expliquer pourquoi ma nourrice n’avait pas été ma mère, et pourquoi maintenant on m’enlevait ma grande liberté des champs, ma vache noire et ma blonde sœur de lait, pour me faire étudier une langue barbare dans le livre détesté de M. Lhomond… »

Ces mauvais souvenirs d’enfance lui avaient laissé dans le caractère un fond de tristesse dont son existence entière s’est ressentie. Le temps de son adolescence ne fut, d’ailleurs,