composé de fantaisie italienne et de brume lyonnaise qui découle le plus souvent d’une veine d’amertume. La dure condition de sa vie a toujours pesé sur son œuvre ; elle y a marqué d’autant plus profondément qu’il y avançait davantage. Mais dans les premiers recueils, la fantaisie l’emportait sur la brume. — La jeunesse, d’ailleurs, substitue volontiers les douceurs de l’illusion aux sévérités de la vie réelle :
Dieu fit l’esprit ailé pour qu’il s’enfuie
Aux horizons les plus étincelants,
nous dit-il dans un admirable sonnet au félibre
Anselme Mathieu, le Catulle provençal.
Ceux qui croient à l’hérédité psychologique
en demanderont la cause à l’origine italienne
du poète. Ses ancêtres, les Solari ou Sulari,
de Gênes, avaient, un beau jour, apporté à
Lyon l’industrie des velours brochés d’or et