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Joséphin Soulary

Mais le long des sentiers où va ma fantaisie,
Des cailloux scintillaient, je les ai ciselés…

C’est bien cela ; il y a dans les sonnets de Soulary plus de libre fantaisie que dans la plupart des poèmes de nos modernes ciseleurs. Sa Muse est cette capricieuse trotte-menu (Musa pedesiris), si chère à son maître Horace, qu’on rencontre flânant partout, les pieds dans la rosée des champs ou dans la boue des carrefours. Elle ne prend jamais son repos dans la nuée du rêve ; il lui faut le grand jour de la réalité. C’est là, d’ailleurs, que le poète, homme d’impressions avant tout, va butinant les fleurs si décevantes de la vie. Sa philosophie voudrait n’avoir qu’une formule : Carpe diem. Les dieux en ont disposé autrement.


Je ne sais qui a défini l’humour : le caprice et la liberté de la fantaisie malade. À ce compte-là, J. Soulary serait un de nos premiers humoristes. L’humour chez lui est un