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Joséphin Soulary

Te voilà, chaste enfant, telle que Dieu t’a faite,
Un beau jour où le ciel était clément pour nous.
 
Par toi l’Amour s’épure, et c’est un feu si doux
Qu’il réjouit le cœur sans monter à la tête.
Comme on fait œuvre pie, il fera ta conquête ;
Comme on prend un ami, tu prendras un époux.


Tous ces caractères féminins, figulines, au dire du poète, collection infiniment variée que le père Enfantin appelait son « harem de voyage », témoignent d’une virtuosité incomparable plutôt que d’un simple talent d’orfèvre ou de ciseleur. Ce poète est un éclectique, mais il a ses types préférés. On ne connaît pas avec lui cette certaine indifférence des ouvriers de l’art pour l’art. Son libre esprit l’a poussé où il va, et ce que nous prenons pour du hasard n’est rien moins que les impulsions d’un étrange instinct poétique :

 
Non ! je n’ai point tiré des sables de l’Asie
Le saphyr translucide aux prismes constellés,