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Joséphin Soulary

Ange et serpent. Dieu sait si vous avez lutté !
Mais ces fleurs l’ont grisée. Et la voilà pensive,
Écoutant dans son âme, où nul secours n’arrive,
Mourir le cri dolent que la chair a jeté.
 
Enfant, reviens à toi ! Sur ces roses trisées,
Aussi bien la nuit passe et verse ses rosées ;
Elle garde aux blessés des philtres inconnus.
 
Une larme suffit pour qu’un bouton renaisse,
Mais toi, tu pleurerais mille ans sur ta jeunesse ;
Las ! je sais une fleur qui n’y fleurira plus.

Elle coudoie la Puella (une odelette d’un ancien), la puberté à peine éclose, la frêle argile qu’un rien pourrait briser ; la Gracilis, cendrillon délicate ; la Frigida, déesse de neige ; la Facilis, cri désolé, d’une sensibilité qu’on dirait vécue, et cette Blanda, sa voisine dont le doux contraste repose :

Moins de fiel qu’un agneau, caressante pour tous,
L’œil placide, le front riant et l’âme en fête,