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Joséphin Soulary

Oui, ces sonnets, si originaux qu’on les juge, sont d’un parfait alexandrin. Ce n’est plus un sentiment qu’il distille dans ses cristaux toujours bien taillés, c’est une argutie philosophique, le plus souvent. Dès que sa fantaisie entreprend un volume de vers, le souffle se montre inconstant. La série, pourtant admirable, des Figulines est là pour appuyer mon assertion.

Le Benvenuto du sonnet a voulu s’en montrer le Bernard Palissy. Ce sont de petites poteries délicatement tournées et nous offrant chacune une image de femme. L’inégalité est inévitable dans une galerie de trente-deux portraits. Mais parfois, dans ces Figulines, quels superbes éclats de feu ; dans ces sonnets, quels, beaux cris d’éloquence ! Voici la Desperata :

Ô le songe peignant et doux qui la captive !…
L’Ève ingénue, après qu’au fruit elle eut goûté,
Tout affolée encor de sa faute furtive,
Dut avoir ce regard d’amère volupté.