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Joséphin Soulary

Voilà un chef-d’œuvre. Mais n’y a-t-il bien là que de la ciselure, et, sans parler du dernier vers qui est aussi proverbial aujourd’hui que les sentences de Lafontaine, cette seule échappée d’azur du premier tercet :

Tiens-toi debout devant le soleil qui se lève !

ne rachèterait-elle pas ce qu’on pourrait trouver de précieux dans la structure des quatrains ?… Non ! il est toujours une pensée, quoi qu’on dise, dans les sonnets de Soulary. Quand le poète a façonné sa coupe, et qu’il l’a remplie de son vin magnifique, il dépose une perle au fond. S’il sculpte la larme, comme on l’a dit, c’est que sa conception et sa maîtrise de poète ont commencé par en faire un diamant. J’accorde cependant que, pour s’incorporer de la sorte au sonnet, le lyrisme doit rentrer ses ailes. Mais n’importe ! l’instrument de notre sonnettiste est léger,