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Joséphin Soulary

exemple, où la passion bout comme une fournaise :

Qu’une caresse encore attise une caresse !
Que le baiser succède aux baisers plus pressés !
Je meurs de volupté ! Mais ce n’est point assez,
L’ivresse insatiable appelle une autre ivresse.

Ô soif inextinguible ! Ô coupe enchanteresse !
Ma lèvre en vain retient les doux bords embrasés ;
Ma jouissance expire en désirs insensés,
Et plus je te possède, et plus la soif me presse.
 
Qu’est-ce donc ? l’inconnu m’attire plus avant.
Je voudrais au bûcher me consumer vivant,
Pour surprendre, en son dard, le secret de la flamme !
 
Je voudrais épuiser je ne sais qui, resté
Dans ce vase où je bois jusqu’à satiété !
Je voudrais, ô beauté ! m’assouvir dans ton âme !

Voilà encore un sonnet sans défauts. L’illustre poète provençal Théodore Aubanel, un grand passionné, a seul atteint, dans plus d’un de ses beaux poèmes, l’énergie de ce dernier