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Joséphin Soulary

frisson. Chaque vers sonne comme un glas, mais le son est pur dans sa tristesse.

C’est ce qui fait le charme des sonnets de Soulary.

Ils vous mettent en goût et vous laissent en peine, par cette saveur étrange précisément.

Les chants désespérés sont souvent les plus beaux… c’est bien le cas de notre sonnettiste. L’amour et la mort traversent son œuvre comme un grand souffle, toujours désespéré. Les éclaircies joyeuses y sont rares, dans cette œuvre. Sa note dominante est celle des Papillons noirs, la meilleure partie du recueil. Comment alors expliquerons-nous le charme pénétrant de ces vers, quand nous saurons que le poète ne s’est jamais substitué à ses héros d’invention ?… Il faut que ce vin sombre étincelle et flamboie magnifiquement pour enivrer nos regards à ce point !…