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Joséphin Soulary

leurs, que l’existence universelle, sinon une lutte permanente d’ombre et de lumière, de silence et de bruit, d’inertie et de mouvement ?… Et le poète a résumé, d’une façon charmante, sur le mode alterné des pantoums malais, ce qui a été pour lui une constante préoccupation :


LA DIVINE ANTITHÈSE

Le glas funèbre tinte au beffroi de l’église ;
— Mais les airs enivrés eut des frissons joyeux.
Le porche est tout tendu de noir jusqu’à la frise ;
— Mais le pourpre et l’or vif resplendissent aux cieux.

Le cortège s’avance à pas silencieux ;
— L’hirondelle en riant se berce dans la brise.
Des larmes de douleur tombent de tous les yeux ;
— Il n’est pas d’herbe aux prés qu’une perle n’irise.
 
Voici le champ de deuil : on y jette le corps ;
Le prêtre à demi-voix dit l’oraison des morts :
« Poussière d’un seul jour, retourne à la poussière ! »