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Joséphin Soulary

Cette concision, chez Soulary, est à elle seule un talent, talent très naturel, je le montrerai tout à l’heure, et qui surprend par son égalité, quand on considère les élévations fréquentes du poète.

Nous avons, peut-être, en lui le plus parfait virtuose de notre langue poétique au dix-neuvième siècle. Tantôt l’idée s’extravase de la forme, comme dans ces sonnets de Michel-Ange où chaque vers sculptural par lui-même, paraît écraser l’ensemble de l’édicule ; tantôt, comme chez Pétrarque, c’est un admirable élan dans une lente concision.

Je n’entrerai pas là, dit la folle en riant…

Tout le monde connaît cet apologue de Soulary, où il compare très joliment l’effort de sa pensée à cette difficulté de toilette qui consiste à passer une robe un peu juste pour faire valoir sa beauté. La folle est entrée