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Joséphin Soulary

l’idée de frapper à la porte de Louis Perrin, le bon imprimeur, lequel ressuscitait, dans la ville des Jean de Tournes et des Gryphe, la grande tradition du seizième siècle :

Tant meurt fust-il, ne pouvois escouler
Vin de mon cru, l’achapteur le refuse :
Attends pourfit du bareil, dict la Muse,
C’est le bareil qui du vin faict parler…

Aussi le poète et le typographe s’associèrent-ils pour composer, l’un par l’autre, un des plus merveilleux bijoux de l’art moderne. La critique, jusque-là dédaigneuse, n’eut qu’une voix pour célébrer ces étranges sonnets qui portaient deux épis comme emblème, avec l’ingénieuse devise : Angusta sed augusta. Jules Janin se mit à en parler en vers ; M. Barbey d’Aurevilly lui prodigua ses plus riches enluminures, « dans un de ces articles heurtés et violents qui ont des fracassements de vitres cassées et des flamboiements d’in-