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Joséphin Soulary

dant une saveur de jeunesse, une fraîcheur d’impressions qui vont s’affaiblissant toujours, dans son œuvre, compensées, il est vrai, par de plus solides et aussi brillantes qualités.

Les premiers volumes ne contiendront d’ailleurs que des sonnets. Une vie moins libre avait condamné J. Soulary à cette forme étroite de la poésie où il s’était habitué à condenser ses idées. De là l’espèce de contrainte qu’on remarque çà et là dans les Éphémères, bien qu’on ne soit guère en présence que de descriptions. Le meilleur de ces sonnets : Dans les foins, a encore cette naïveté de forme et de pensée qu’on aime à retrouver dans la jeunesse des poètes, en même temps que ce sens champêtre de la nature que Soulary a gardé des rêveries de son enfance et avec lequel il devançait alors nos paysagistes contemporains.

Voici le sonnet :

Dieu ! qu’il fait bon, le long d’un ruisseau, sous les branches,
Au concert du grillon, ce rhapsode des prés,