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L’espace qui s’ouvrait au pied de la colline
Noyait les oliviers dans le couchant vermeil,
Et sur la mer Égée, au loin, vers Salamine,
Dans sa pourpre de feu déclinait le soleil.

Alors, quand j’eus franchi les nobles Propylées,
Toutes de marbre blanc sur le vaste horizon,
Sous ses colonnes d’or dans l’azur profilées,
Un temple m’apparut : c’était le Parthénon.

Comme l’emblème altier qu’un prêtre solitaire
Élèverait aux dieux sur un suprême autel,
Comme un couronnement sublime de la terre,
Par dessus toute chose il monte dans le ciel.

L’air est vierge à l’entour ; sa lumière m’inonde
D’un éblouissement pour tant de majesté,
Et je me sens alors au plus haut lieu du monde
Et mon âme s’écrie : Ô sainte Vérité !

Je ne veux pas savoir que ces splendeurs divines
Cachent l’écroulement de l’asile sacré
Dévasté pour jamais, comme un cœur en ruines,
Qu’un front calme aux regards laisserait ignoré.