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DE LA REINE DE NAVARRE.

plese me mander de retourner, vous savez bien de quel cueur, voulonté et diligence je vous obéirois ; mais si leurs termes sont si haulx et difficiles qu’il ne se veulent accorder à vos raisonnables offres, je vous supplie, Monseigneur, unser’envers eux de la grace qui à peu coume à vous est donnée ; car en leur tenant doulce et ferme parole, coume assez le savés faire, ils seront contrains à venir à vostre intencion, veu la necessité où Dieu les met. Je say bien, Monseigneur, que ce n’est à moyà vous conseiller ; mais mon desir ne seroit content si je vous celois riens que je pense ; car j’ai veu tant d’estrangeté en eux et de dissimulacion, que je crains tousjours la continuer, et me semble que vous veulent contraindre à chose si desraisonnable ?, que la pacience et retardement leur sera fort dommageable et à vous honorable ; car vous savez coume va l’Italie et Angleterre, qui les contraignent de tous coustés à venir à vostre deslivrance. Mais, Monseigneur, quant tout est dist”, mon principal soucy est de vostre santé que je doy bien avoir davant les yeux ; vous suppliant la garder pour conserver celle de la mère et de la et me fere ce bien que de m’en fere souvent entendre la vérité, qui me menera jusques au lieu où s’ils

seur, User

  • Probablement la cession de la Bourgogne qui faisait la principale

difficulté entre le Roi et l’Empereur. Quelques historiens ont avance que la duchesse d’Alençon avait persuadé à son frère de céder sur cet article, avec la résolution, une fois en liberté, de manquer à sa parole On ne voit dans ces lettres rien qui ressemble à ce conseil ni qui y fasse allusion.

? Après tout.