Page:Marguerite de Navarre - Nouvelles Lettres, éd. Génin, 1842.djvu/294

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
276
APPENDICE.

La duchesse répond :

« Le désir que maistre Michel a de vous aller voir a esté retardé par le commandement de Madame, à qui il a commencé lire quelque chose de la Sainte Escripture qu’elle désire qu’il parface. Mais sitost qu’il sera faict, ou si nous deslogeons, incontinent il partira. Mais louez Dieu qu’il ne pert point le temps, car j’espère que ce voyage servira, et me semble que, veu le peu de séjour que nous ferons pardessa, que vous feriez bien d’y venir, car vous savez la fiance que le Roy et elle ont à vous ; et si, avec vostre vouloir et debvoir, ma parole pouvoit advancer l’heure et mon conseil feust creu, en vérité et désir, regardant seulement l’honneur du seul (sic), vous conseilleroit et prieroit de n’y vouloir faillir la pis que malade

« Marguerite. »

[Fol. 218.]

Toutes ces lettres ne sont pleines que des métaphores les plus singulières : tantôt la duchesse prie l’évêque de l’aider par ses oraisons à ramasser son fuseau tombé à terre, une autre fois elle sollicite un réveille-matin : « Vous priant par vos oraisons impétrer de l’indicible miséricorde ung réveille-matin pour la pauvre endormie, afin qu’elle se lève de son pesant et mortel somme, puisque l’heure est venue. »

[Fol. 284, b.]

Ces courts fragments sont, je le répète, les seuls qui aient paru offrir quelque intérêt dans le chaos de cette énorme correspondance. Si quelqu’un doute de l’exactitude ou de la bonne foi de cette assertion, le relevé suivant le mettra à même de vérifier la chose avec un peu moins de fatigue que je n’ai fait, du moins s’il prétend se borner aux lettres de la duchesse :