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DE LA REINE DE NAVARRE.

pressée, que, si j’eusse failly d’huit jours, le seigneur et la dame de Blain’estoient ruinés, non par leur faulte, mais de ceux qui en ont eu la charge soubs l’autorité qu’il vous avoit pleu m’en donner ; ce que, jusques à venir sur le lieu, n’ay jamais entendu. J’espère que encore, s’ils me veulent croire, ils vous feront du service.

Aussy, Monseigneur, j’ay veu M. de Chasteaubriant, qui a esté si près de la mort que à peine le pouvoit on reconnoistre’, et si a eu bien grant regret de sa femme 3. Mais le bon traitement qu’il vous plest luy faire et la joye qu’il a eu de me voir la fort amendé. Et, à ce que j’ay peu entendre de vos bons serviteurs, vous eussiez fait une grande perte, car il n’a regart ny à son proufist ny à complaire à nulluy pour vostre service 4 ; dont ceux de la Basse Bretaigne le tiennent IV, 281, in-12), se termine par cette ligne de prose : déce’da le 16 d’octobre, l’an 1537. Or, Marguerite écrit très-peu de temps après cet événement. Les détails sur la maladie de M. de Châteaubriant, sur l’affaire de Brest, se retrouvent dans une lettre à Montmorency (t. 1, lettre 135, p. 341), et Marguerite ajoute : « A la prière de M. de Châteaubriant, j’en escrips au Roy. » Évidemment c’est ici la lettre dont elle parle. J’ai donc eu tort de dater la lettre à Montmorency du mois d’avril ; il faut la reculer jusqu’à la fin de l’automne suivant. • M. et madame de Rohan, beau-frère et belle-sœur de Marguerite. (Madame de Rohan était de son nom Isabeau d’Albret.) Ils étaient ruinés, et avaient plus de 60, 000 francs de dettes. (Voyez t. I, lettre 147, p. 365.) Blain est dans la Loire-Inférieure. T. I, lettre 135.

3 Françoise de Foix, que Varillas et d’autres romanciers font mourir en 1526, assassinée par son mari.

  • Dreux du Radier, combattant l’opinion alors accréditéc du crime