SUR MARGUERITE D’ANGOULÊME. la vie de Marguerite, il ne s’éleva pas l’ombre d’un soupçon sur la pureté de ses mœurs. La licence qu’on se donnait pour l’attaquer sur l’article bien plus grave de la foi religieuse, montre assez que
ni la crainte ni le respect n’étaient
pour rien
dans ce silence. Rappelons-nous toujours que la éputation de galanterie a été faite à Marguerite à propos
de ses contes, par
des gens qui ne les
avaient pas lus, et qui ne connaissaient ni le langage ni les habitudes du xvie siècle. Pour ces genslà, Molière est choquant d’indécence, et Molière ne choquait ni madame de Sévigné, ni madame de Lafayette, ni personne de cette cour de Louis XIV, si élégante et si amie des bienséances. Brantôme est le premier qui ait osé ternir la réputation de la reine de Navarre. En fait de galanterie, dit-il, cette princesse en savait plus que son pain quotidien, et cette phrase, vu l’humeur de Brantôme, peut encore passer pour réservée. Notez que Brantôme n’était pas à proprement parler contemporain de Marguerite. Il appartenait déjà à la génération suivante, et sa conscience comme témoin ne pouvait gêner imagination libertine. Probablement encore les aventures scandaleuses de la femme d’Henri IV, qui était aussi une Marguerite de Valois, reine de Navarre, auront rejailli sur la seur de Fran- on