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LA COCHE.

Que je leur veis porter et soustenir.
Mais, sur le poinct de nous en revenir,
Prindrent leurs crys et pleurs à redoubler,
Tant que soudain feirent le ciel troubler,
Qui d’elles print telle compassion
Que sa douceur par grand’mutation
Se convertit en tonnerre et tempeste,
En pluye et vent, tant qu’aux champs n’y eut beste
Qui ne cherchast caverne ou couverture
Pour se cacher. Voyans telle aventure,
En essuyant leurs yeux et leurs visages,
Toutes les trois, tant honnestes et sages,
D’abandonner ce pré furent contraintes,
Laissans au ciel achever leurs complaintes.
La pluye en creut. Lors chacune descoche,