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Que j'euz de vous le jour de mon baptesme, Et vostre amour, j'en ay fait tout de mesme.

Que diray je? Encores que souvent De mon malheur vous vinsiez au devant, Apoca. 3. En me donnant tant d'advertissementz Par parole, par Foy, par sacrementz, M'admonnestant par predication, Me consolant par la reception De vostre corps tresdigne, et sacré sang, Me promettant de me remettre au rang Des bienheureux en parfaite innocence. J'ay tous ces biens remis en oubliance Souvent vous ay ma promesse rompue, Car trop estoit ma povre ame repue De mauvais pain et damnable doctrine, En desprisant secours et medecine : Et quand aussi l'eusse voulu querir, Nul ne congnois qu'eusse peu requerir ; Car il n'y a homme, ny saint, ny ange, Par qui le cœur jamais d'un pecheur change

Las! bon JESUS, voyant ma cecité, Et que secours en ma necessité Ne puis avoir d'aucune creature, Actes 4. De mon salut avez fait l'ouverture. Quelle bonté, mais quelle grand' douceur ! Est il pere à fille, ou frere à sœur, Qui un tel tour jamais eust voulu faire, Tant fust