Page:Marguerite de Navarre - La Coche, 1542.pdf/74

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Las, ce plourer me monſtra le torment
Dont ne ſcauoys que le commencement
Car leur parler, les lermes confirmerent
Quel fut lennuy de celles qui aymerent.
Ie ne croy pas que perdre pere et mere
Sceuſt engendrer paſſion plus amere,
Que ie leur vey porter et ſonſtenir.
Mais ſur le poinct de nous en reuenir
Prindrent leurs criz et pleurs a redoubler,
Tant que ſoubdain feirent le ciel troubler
Qui d’elles print telle compaſſion
Que ſa doulceur par grant mutation
Se conuertit en tonnoirre et tempeſte,
En pluye et vent tant qu’aulx champs ny eult beſte
Qui ne cerchaſt cauerne ou couuerture
Pour ſe cacher, voyant telle aduenture.
En eſſuyant leurs yeulx et leurs viſages
Toutes les troys tant honneſtes et ſages