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Car ie n’ouy oncques femmes mieulx dire
Pour ſentir tant qu’elles dennuy et d’Ire.
Et ſi le lieu ou falloit retourner
Euſt eſtè pres, voluntiers ſeiourner
Lon nous euſt veu iuſques au lendemain
Paſſant la nuict a ce doulx air ſerain.
Celles en qui ſerain trauail, ſommeil
Neſtoit ſenty, et du treſcler ſoleil
Labſence eſtoit de leurs yeulx incongnue
Et de la nuyct la ſoubdaine venue,
Congnurent bien, eſcouttans ma raiſon
Que du partir eſtoit heure et ſaiſon.
Qui leur deſpleut, car chacune nauoit
De ſon ennuy dict ce qu’elle ſcauoit.
Parquoy en pleurs voulurent reueler
Ce que le temps les contraignoit celer.
Et de lermes et ſouſpirs feirent langues
Pour acheuer ſans parler leurs harangues.