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Car le parler, et la veue ie quitte
Ceſt tout mon bien que pour vous iabandonne
O quel threſor amyes ie vous donne
Fault il qu’amour ainſi vers vous m’acquitte.
Lon tient qu’il neſt nul plus cruel martyre
Que pour ſon dieu dung propos voluntaire
Fuyr plaiſir, et en lieu ſolitaire
Soy ſeparer du bien que lon deſire.
Car le martyr ſouffrant cruel torment
Par main dautruy, mect toute ſa ſcience
De ſouſtenir ſon mal par patience
Qui de tous maulx eſt le ſoulagement.
Vous endurez par le tort et le vice
De voz amys en deſpit de voz cueurs
Pis que la mort, O petites douleurs
Miſes aupres de mon grand ſacrifice.
Pour vous aymer, celuy ou ie me fie
Trop plus qua moy, que iayme, que ieſtime,