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Se peult partir, quant voluntairement
Le bien on laiſſe ou lon a tout pouuoir.
Iay le pouuoir de bien les contenter
De chaſque iour les deux pars ie leur donne
Et mon plaiſir toutesfoys n’abandonne
Car par le leur il pourra augmenter.
Car en ſentant de chacune deulx layſe
Ien auray plus que ie n’ay de la mienne,
Et mon amy auſſi aura la ſienne
Ne faiſant riens qui bien fort ne me plaiſe.
Mon amy ſeul, qui en vault plus de troys
Sera des troys amy, O quel lien
Qui quatre cueurs vnira ſans moyen
En vng voulloir, helas ie le vouldroys.
Mais iay grant peur que por ces deux follaſtres
Qui ſont payez trop dune larme dœil,
Vueillent plus toſt ainſi mourir de dueil
Que dauoir mieulx, tant ſont opiniaſtres