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Dames croyez quil ma bien cher couſtè
Ce faulx amy, et couſte, et couſtera
Tant qu’a la mort cœur, et corps ſoit bouttè.
La ſeulle mort de mon cœur ouſtera
Lamour de luy, qui ſans luy me demeure
Car autre amour mon cœur ne gouſtera.
Et qui pis eſt vng autre ennuy ſur lheure
Meſt ſuruenu, qui le premier augmente
Dont ie ne ſuis pas ſeulle qui en pleure.
Le ſeruiteur de ceſte vraye amante,
Qui tant long temps la aymée et ſeruie
Quel’en eſtoit treſheureuſe et contente,
Enfin a eu de la laiſſer enuie.
Dont de lennuy quel’en prend et a pris
Iay bien grant peur quel’abrege ſa vie.
Il luy a dit eſtant delle repris
Et bien inquis de ſa mutation
Quil eſt ainſi de mon amour eſpris.