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O malheureux pour moy ce premier iour
Ou ie cuidoys mon heur prendre naiſſance
Et pour iamais faire en moy ſon ſeiour.
Or ne voy plus en toy forme ne eſſence
De ceſte amour que ie cuidoye ſi ferme
Ie nen ay plus tant ſoit peu congnoiſſance.
Iay bien doubtè ſouuent ie le t’afferme
Qu’en autre lieu euſſes ton amour miſe
Qui t’euſt mis hors de ceſt honneſte terme.
La verite diligentement quiſe
Iay ſans ceſſer, et trouuè pour certain
Que tu ne las encor en nulle aſſiſe.
Queſſe de toy, sera ton amour vain ?
Ou bien eſt il de toy du tout ſailly ?
Dictz le moy franc, et me baille la main
En me quictant, ſans que i’aye failly
La foy promiſe, et de moy bien gardee
Et non de toy, vaincu, non aſſailly.