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En maſſeurant qu’a vne autre amour porte
Et que de moy plus il ne te ſouuient
Bien toſt ſeroye ou conſolee ou morte,
Mais ie ne ſcay quel malheur te retient
De men celer ainſi la verite
Ou ſi a toy, ou ſi a moy il tient.
A moy las non, amour et charite
Ont bien garde mon cœur de toffenſer
Comme toy moy, ſans lauoir merite.
Ie ne ſceu onc nulle choſe penſer
Que pour ton bien et honneur ſe peuſt faire
Ou lon ne m’ait ſoubdain veue aduancer.
Iay bien voullu mon ferme cours parfaire
Et te monſtrer qu’amour leale et bonne
Tu ne ſcaurois par ta faulte deffaire.
De ton coſte, O trop faincte perſonne
Ie ne ſcay riens, dont te puiſſe arguer
Fors que ton cœur au mien plus mot ne ſonne.