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Dauoir laiſſe amortir leur couleur
Car ie ignoroys encores leur douleur.
Je congneu lors que ceſtoient les troys dames
Que plus iaymois, de qui dieu corps et ames
Auoit rempliz de vertuz de ſcauoir
Damour dhonneur autant quen peult auoir
Nul corps mortel, de bonte et de grace.
Mais de beaulte lune lautre ne paſſe
Ny de facon parolle et contenance.
Leur trinite ſans nulle difference
Demonſtroit bien par lunion des corps
Qu’amour leurs cueurs vniſt par doulx accords.
Croyez pour vray que pitie et deſir
De ſoulaiger leur couuert deſplaiſir
Me contraignit leur dire en ſoupirant
Vng mal cachè va touſiours empirant
Et ſil eſt tel quil ne puiſſe eſtre pire
Il ſamoindriſt quelque foys a le dire.