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NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS

simple vavasserie, ainsi désignée dans l’aveu rendu par Guillaume Pantolf au comte d’Alençon en 1391. Jean-Pierre de Crouches & Marie Capet, son épouse, en rendirent plus tard aveu au duc d’Alençon. La Tirelière, acquise par René de Saint-Denis, gouverneur d’Alençon, servit, en 1592, à composer la baronnie de Herté, érigée en sa faveur par Henri IV[1]. Odet de Saint-Denis, fils de René, obtint des lettres de démission de ce fief en 1602, après l’avoir vendu à Jean Brichard. Des héritiers de ce dernier il passa, par suite d’une nouvelle vente, au sieur Cochon de Vaubougon, dont la fille le porta en mariage à Georges Desmoulins, qui le fit unir au marquisat de l’Isle.

Dans l’État des fiefs & choses en tenant nature qui sont dans l’étendue du Bailliage d’Alençon, dressé en 1674 (Arch. de l’Orne, série B), se trouve un article ainsi conçu : « Les tenans du fief de la Tirelière, appartenant au sieur de l’Isle, colonel d’un régiment ».

Quant à la rue où l’apothicaire cueillit le mirifique pain de sucre en question, on peut éprouver l’embarras du choix ; car il existe plusieurs documents qui attestent que certaines rues étaient d’une saleté telle que l’on pouvait leur donner le nom d’une rue de Niort que vous pouvez connaître, la rue du Merdieu (aujourd’hui rue Mère-Dieu). Toutefois, je crois devoir vous signaler, à Alençon, la rue des Fumiers, mentionnée dans un aveu rendu au domaine d’Alençon le 8 mars 1564 (Arch. de l’Orne, série A, Régl. du domaine). Cette rue avoisinait la rue de Sarthe & la rue des Marais. — Louis Duval.

Page 128, lignes 7-8. — Le sale objet, si gelé a qu’il sembloit un petit pain de sucre fin », ne doit-il pas nous faire comprendre qu’autrefois le sucre, qui était un médicament encore plus qu’un luxe & se vendait avec les remèdes, ne se fabriquait pas en pains aussi gros que maintenant & qu’il devait y en avoir de plusieurs tailles. L’acheteur devait mieux aimer avoir un pain entier qu’un morceau cassé, & le vendeur, selon son intérêt, le vendait à la fois à la dimension & au poids le plus strict, à cause de sa rareté. — M.

    anciens textes, notamment dans le Liber albus Capituli Cenomanensis (anno 1208, p. 84), ce lieu est dénommé Montsor. Montsor est le « mont de Sor ». Tout près de là se trouve le gué de Sor.

  1. Odolant-Desnos, Mémoire historique sur la ville d’Alençon & sur ses Seigneurs, t. II, p. 504.