Page:Marguerite de Navarre - L’Heptaméron, éd. Lincy & Montaiglon, tome IV.djvu/316

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
302
NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS

Romanos, xii, 17 ; non reddentes malum pro malo. I Petri, III, 9. — M.

Page 362, lignes 28-30. — « Celluy qui a dit qu’il est venu pour les mallades & non pour les sains. » – Ait illis : Non necesse habent sani medico. Marci II, 17 ; Dixit ad illos : Non egent qui sani sunt medico. Lucæ V, 31. — M.

XXXIX. — Comment le Seigneur de Grignaux délivre sa maison d’un Esprit.

Vers 1510. En Périgord. Historique. — L.

Page 365, lignes 4-6. — « Ung Seigneur de Grignaulx, qui estoit Chevalier d’honneur à la Royne de France Anne, Duchesse de Bretagne ».

Le héros de cette Nouvelle est Jean de Talleyrand, Chevalier, Seigneur de Grignols & Fouquerolles, Prince de Chalais, Vicomte de Fronsac, Maire & Capitaine de Bordeaux, Chambellan de Charles VIII, premier Maître d’hôtel & Chevalier d’honneur des Reines Anne de Bretagne & Marie d’Angleterre. Il avait épousé Marguerite de La Tour, fille d’Anne de La Tour, Vicomte de Turenne, & de Marie de Beaufort ; il en eut plusieurs enfants. Sa grand’mère du côté paternel était Marie de Brabant. Ce fut sans doute sa grand’mère du côté maternel qui avait pour prénom Brenigue ou mieux Benigne.

Le Seigneur de Grignaulx était non seulement d’une grande instruction, mais d’un esprit subtil & facétieux. Brantôme a parlé de lui plusieurs fois dans l’article long & curieux qu’il a consacré à la Reine Anne de Bretagne. Il raconte que cette Princesse ayant voulu dire quelques mots d’espagnol à l’Ambassadeur de l’Empereur, s’adressa pour en savoir au Seigneur de Grignaulx, qui parlait cette langue. Celui-ci apprit à la Reine quelque petite salauderie en riant, dit Brantôme, mais il eut soin d’en instruire Louis XII, que cette hardiesse fit beaucoup rire & qui eut soin de dire à la Reine de ne pas faire usage de son espagnol & de ne prononcer jamais de pareils mots. Mais le Chevalier d’honneur dut s’absenter pour quelques jours afin d’éviter la colère de la Reine, qui eut grand’peine à lui pardonner. (Brantôme, Dames illustres, t. V, p. 9 des Œuvres complètes.)

Ce fut aussi le Seigneur de Grignaulx qui prévint Louise de Savoie de la cour trop assidue que son fils, le Comte d’Angoulême, depuis François Ier, faisait à la Reine de France Marie d’Angleterre. La Princesse, craignant avec raison que les suites