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NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS

seigneur de Châtillon, Dame d’honneur de la Reine de Navarre, celle-là même qui donna de si bons conseils à sa maîtresse, après qu’elle eut repoussé la tentative audacieuse de l’Amiral de Bonnivet.

« Enfin nous avons déjà émis l’opinion que Marguerite s’est peinte elle-même sous le nom de Parlamente, femme de Hircan, laquelle n’estoit jamais oisive ni mélancolique.

« Les conjectures qui précédent & quelques autres, que nous avons rejetées dans une note[1], nous ont été suggérées par la lecture du Prologue & des Épilogues dont chaque Nouvelle est suivie. En réunissant les passages différents, relatifs à chacune des personnes qui prennent part aux récits de l’Heptaméron, nous avons pu nous faire l’idée de l’âge, de la condition, du caractère que Marguerite leur a donnés. » — L.

— Voici maintenant la suite des notes que M. Le Roux de Lincy annonçait dans ce qu’on vient de lire. En les reproduisant fidèlement, nous nous permettons seulement de les disposer dans un autre ordre, en séparant les femmes des hommes & en donnant le pas aux premières pour mettre en tête, comme il convient, Madame Oisille & Parlamente, qui ont toutes deux la maîtrise & auxquelles tout le monde obéit. — M.

I. — MADAME OISILLE.

« Mais une dame vefve de longue expérience, nommée Oisille. » (Prologue.)

« Discours de Mme Oisille sur la lecture des saintes Écritures (Prologue).

« Parlamente dit en s’adressant à l’ancienne Dame Oisille : « Ma dame, je m’esbahys que vous, qui avez tant d’expérience & qui maintenant à nous femmes tenez lieu de mère. » (Prologue.) « Et nous qui sommes de bonne maison, » dit Oisille en parlant aux autres femmes (Nouv. II, Épil.).

« Oisille raconte la IIe Nouvelle, dans laquelle elle cherche à défendre les femmes. Elle adresse souvent des railleries & des mots piquants aux interlocuteurs, comme à l’Épilogue de la Nouvelle v ; prend toujours le parti des femmes contre les hommes.

  1. Nous donnons cette note à la suite de cet extrait de la Vie littéraire de Marguerite. — M.