Saulvez le Roy, o Seigneur gracieux,
Et exaulsez ce jour, en voz sainctz cieulx,
Nous qui pour luy invocquons vostre grace ;
Las, retournez vostre bénigne face
Pour essuyer les larmes de noz yeulx.
Vous estes seul par sur tous autres Dieux,
Puissant, piteux, miséricordieux ;
Monstrez le nous bien tost en briefve espace :
Saulvez le Roy !
Nous congnoissons que noz maulx vicieux
Méritent bien les tourmens ennuyeux
Que maintenant Justice nous pourchace.
Vostre bonté nostre malice passe ;
En ceste foy vous prions pour le mieulx :
Saulvez le Roy !
Si la Nature a fait noz corps tant imparfaidz
Que n’ayons peu congnoistre de Raison les effe&z
O toy, le regardant, ne desdaigne tel auvre,
Car le faisons savoir que ceste lame cœuvre
L’innocence de deux qui fut tant prouffitable
Que Dieu la veult pour luy, la trouvant agréable,