Page:Marguerite de Navarre - L’Heptaméron, éd. Lincy & Montaiglon, tome IV.djvu/132

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
118
TROP, PROU,

Prou.

Si avons nous le sentement
D’une telle imperfection.

Trop.

C’est où dissimulation
Sera en nous vertu parfaicte.

Prou.

Puis que la chose est ainsy faite,
Passons le temps ; allons aux champs.

Trop.

Qui ha mis là ces deux Marchans,
Qui entre eulx ne cessent de rire ?

Prou.

Escoutons ce qu’ilz sçavent dire.


Peu commence:

L’on me nomme Peu, qui se cache
Par tout, je veux bien qu’on le sache,
Le peu aymé, le point doubté[1].
Je garde la brebis, la vache ;
Le pourceau par le pied j’attache ;
Mon corps sans cesser est bouté

  1. Celui dont on n’a pas peur. Imp. : Le peu aymé, le povre & moins douté, qui met un vers de dix syllabes au milieu de vers de huit pieds. — M.