Page:Marguerite de Navarre - L’Heptaméron, éd. Lincy & Montaiglon, tome IV.djvu/128

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
114
TROP, PROU,

Prou.

J’ay de ces craintes là dix mille.

Trop.

Je crains fort[1] & vent, & tempeste ;

Prou.

J’ay telle crainte dens ma teste.

Trop.

Tous maux & malheurs je crains fort,
Mais plus que tout je crains la Mort ;

Prou.

Hélas, j’en senz la peur horrible,
Car par sus tout elle est terrible.

Trop.

Puis que l’un à l’autre ressemble,
Cheminons donc d’un pied ensemble ;

Prou.

Vostre chemin & vostre voye
Veulx tenir, car je reçoy joye
D’avoir un tel amy trouvé.

Trop.

A fin que tel soys approuvé,
Dire vous veulx la vérité ;

  1. Imp. : froit. — M.