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L’HEPTAMÉRON
D E S   N O U V E L L E S
DE
LA ROINE DE NAVARRE

CINQUIESME JOURNÉE


PROLOGUE


uant le matin fut venu, Madame Oisille leur prépara ung desjuner spirituel d’un si bon goust, qu’il estoyt suffisant pour fortiffier le corps & l’esperit ; où toute la compaignie fut fort attentive, en sorte qu’il leur sembloyt bien jamays n’avoir oy sermon qui leur proffitast tant, &, quant ilz ouyrent sonner le dernier coup de la messe, s’alèrent exercer à la contemplation des sainctz propos qu’ilz avoient entenduz.

Après la messe oïe & s’estre ung peu pourmenez, se meirent à table, promectans la Journée présente debvoir estre aussi belle que nulle des passées, & Saffre-