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IIJe JOURNÉE

cueurs que encores nous aymera il de ne poinct l’avoir mise à exécution.

— Or je vous prie, » dist Saffredent, « laissons ceste dispute, car elle sent plus sa prédication que son compte, & je donne ma voix à Ennasuitte, la priant qu’elle n’oublye poinct à nous faire rire.

— Vrayement, » dist-elle, « je n’ay garde d’y faillir ; & vous diray que, en venant icy délibérée pour vous compter une belle histoire pour ceste Journée, l’on m’a faict ung compte de deux serviteurs d’une Princesse si plaisant que de force de rire il m’a faict oblyer la mélencolie de la piteuse histoire que je remectray à demain, car mon visaige seroyt trop joyeulx pour la vous faire trouver bonne :