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L’HEPTAMÉRON
D E S   N O U V E L L E S
DE
LA ROINE DE NAVARRE

TROISIESME JOURNÉE


PROLOGUE


e matin la compaignye ne sçeut si tost venir en la salle qu’elle n’y trouvast Madame Oisille qui avoit plus de demie heure avant estudié la leçon qu’elle devoit lire, &, si le premier & second jour elle les avoit rendus contens, elle n’en feyt moins le troisiesme &, n’eust été que ung des Religieux les vint quérir pour aller à la grand messe, ils ne l’eussent oye, leur contemplation les empeschant d’oyr la cloche.

La messe oye bien dévotement, & le disner passé bien sobrement pour n’empescher par les viandes leur mémoire à s’acquicter chacun en son reng le mieulx