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DIX NEUFVIESME NOUVELLE


Paulyne, voyant qu’un Gentil homme qu’elle n’aymoit moins que luy elle, pour les deffenses à luy faictes de ne parler jamais à elle, s’estoit allé rendre Religieus en l’Observance, entra en la Religion de Saincte-Claire, où elle fut reçeue & voylée, mettant à exécution le desir qu’elle avoit eu de rendre la fin de l’amytié du Gentil homme & d’elle semblable en habit, état & forme de vivre.


u temps du Marquis de Mantoue, qui avoit espousé la seur du Duc de Ferrare, y avoit en la Maison de la Duchesse une Damoiselle, nommée Pauline, laquelle estoit tant aymée d’un Gentil homme, serviteur du Marquis, que la grandeur de son amour faisoit esmerveiller tout le monde, veu qu’il estoit pauvre & tant gentil compaignon qu’il debvoit chercher, pour l’amour que luy portoit son maistre, quelque femme riche ; mais il luy sembloit que tout le tré-