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L’ÉDITION DE BERNE

L’impression typographique n’est pas meilleure que le texte ; on a employé un caractère plus gros pour les Prologues des Journées & un plus fin pour les Nouvelles & leurs commentaires. Il n’y a rien à dire à cela, mais l’interligne du texte n’est pas toujours la même. Chaque page a habituellement 25 lignes, mais, pour arriver à s’accommoder, à la fin des Nouvelles, avec le cul-de-lampe, certaines pages n’en ont que 23 & même 22. Comme à cela s’ajoute la différence encore plus forte des Prologues, qui n’ont que 15 lignes, cela produit une singulière discordance.

Le livre a d’autres inégalités : ainsi, le papier du troisième volume est moins beau & moins fort que celui des deux premiers. On a plusieurs fois indiqué des exemplaires non rognés comme n’ayant aucun numéro sur les planches à part. Ordinairement on n’en rencontre jamais sur celles du premier volume, fort peu dans le second (l’exemplaire que j’ai sous les yeux n’a que le no 42) & beaucoup dans le troisième. Ils y sont au bas, à peu près à cinq centimètres au-dessous du trait carré, de sorte que les exemplaires où l’on ne voit pas les numéros aux planches du troisième sont déplorablement rognés. L’intérêt & la valeur de l’édition de Berne n’est ni dans le texte ni dans la typographie : ni l’un ni l’autre ne comptent ; elle ne vaut que par ses gravures, &, à la fin de l’avertissement, M. de Sinner les a annoncées, comme il était naturel :

« Les gravures dont on a orné cette édition des Nouvelles de la Reine de Navarre n’en sont pas le moindre mérite. Le sieur Freudenberg, connu par son talent pour ce genre de peinture agréable qui représente les actions & le costume de la vie privée, & dont la main