Page:Marguerite de Navarre - L’Heptaméron, éd. Lincy & Montaiglon, tome I.djvu/221

Cette page a été validée par deux contributeurs.
207
L’ÉDITION DE BERNE

bliographie spéciale. On les avait presque oubliés ; on les surfait peut-être aujourd’hui.

Parmi ces livres, où le feu s’est mis, l’un des plus illustres & des plus poursuivis est l’Heptaméron de Berne, œuvre d’un Suisse qui s’est inspiré du goût de la France. Il en a certainement pris l’idée au succès des deux éditions de Boccace & de La Fontaine.

La première, — celle du Boccace, faite sous deux formes, l’une italienne, l’autre avec la traduction d’Antoine Le Maçon, publiées en 1757, à Paris, sous la rubrique de Londres, avec cent dix planches d’après Gravelot, Boucher, Eisen & Cochin, qui ont été copiées en 1779, — ne comprend que de grands sujets.

L’autre est la fameuse édition des Contes de La Fontaine, dite des Fermiers généraux, publiés en deux volumes en 1762, avec les charmantes planches gravées d’après les compositions d’Eisen[1], qui ont servi depuis à la réimpression de 1792 & à celle de M. Barraud en 1873-74. Cette édition des Fermiers généraux est même tout à fait le modèle de celle de notre Heptaméron, car les culs-de-lampe, dessinés & gravés par Choffard, s’ajoutent aux grands sujets d’Eisen comme les en-têtes & les culs-de-lampe de Duncker aux sujets de Freudenberg.

Il est à peine besoin de rappeler que l’Heptaméron français, comme on lit sur les faux titres & sur le frontispice gravé, se compose de trois volumes in-8o. Le premier a xvii & 275 pages ; le second, qui commence à

  1. Sur les planches doubles non publiées, voy. le Catalogue d’un Amateur (A. Renouard), III, p. 23, le n° 1314 de son catalogue de vente de 1854, & surtout MM. Cohen & Mehl, 1876, col. 231-6 & p. 614. La suite des 50 dessins originaux à la mine de plomb d’Eisen, qui a appartenu à Mme Doche & à M. Double, appartient maintenant au duc d’Aumale.