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NOTICE DES MSS. ET DES ÉD.

de France, morte âgée de huit ans, au mois de septembre 1524, sur le bonheur dont jouissent les élus dans le ciel. Il est précédé de trois rondeaux d’une assez jolie facture, qui se trouvent dans le manuscrit de la Bibliothèque nationale, no 76882, Baluze, folio 94. M. Champollion-Figeac les a réimprimés récemment, p. 24 du volume qu’il a publié sous ce titre : Poésies du Roi François Ier, de Louise de Savoie, &c., de Marguerite de Navarre, &c., &c. Paris, Imprimerie royale, 1847, in-fol.

Le Miroir de l’ame pécheresse a été réimprimé séparément : en 1533, à Paris, chez Augereau, in-8o, lettres rondes ; en 1538, à Lyon, chez Le Prince, in-8o ; en 1539, à Genève, chez Jehan Girard, petit in-8o. Dans les éditions de 1533 & 1538, se trouve un avertissement de l’éditeur, qui déclare que ce poëme « a été diligemment recongneu & restitué en son entier sur l’original escript de la propre main de la Royne de Navarre ». On trouve de plus à la fin un petit opuscule en prose, composé par ce même éditeur, & qui a pour titre : Briefve doctrine pour deuement escripre selon la propriété du language françoys.

M. Brunet (5e éd., t. III, col. 1414) indique comme étant très rare une traduction anglaise du poëme de Marguerite, faite par la fille de Henri VIII. En voici le titre : « A godly medytacyon of the Christen sowle… compiled in Frenche by lady Margarete, Quene of Navarre : and aptely translated into English by the right vertuose lady Elyzabeth, daughter to our late Sovereyne, King Henry the VIII. Imprinted in the year of our Lorde 1548, in Apryll[1]. » In-8o goth. de 48 feuillets.

  1. Élisabeth, qui ne devait monter sur le trône d’Angleterre qu’en novembre 1558, était née en 1533. Par là il est bien certain que cet ouvrage a été fait comme exercice d’étude du français. Walpole, dans son Catalogue of Royal and noble authors (1758, 1759, 1796 & 1806), a donné une liste des ouvrages qui lui sont attribués. Dans l’ouvrage récent de M. Wiesener, la Jeunesse d’Elisabeth (Paris, Hachette, 1878), il en est question p. 12, d’après Stevenson (Calendar of state papers of the reign of Elisabeth, London, 1863 ; I, 1558-9, p. xxvi-vii). On voit dans celui-ci que la jeune princesse fit cette traduction en 1544, quand elle avait seulement onze ans, & qu’elle avait pour maître de français un réfugié nommé Jean Belmain (ou Bellemain), dont l’article manque à la France protestante. Il y en a eu deux éditions, l’une pendant le règne d’Elisabeth, en 1568 (London, H. Denham, in-12, black letter). La première, selon les bibliographes anglais, Ames Herbert, Watt, Lowndes, Park, dans l’édition de Walpole de 1806 (I, 88-9), serait d’avril 1548, date à laquelle Elisabeth aurait eu quinze ans ; mais, à moins que l’expression « fille du feu roi Henri VIIIdaughter of the late king, — filia serenissimi olim Anglorum regis », ne soit prise à la réimpression de 1568, cette date de 1548 paraît impossible, puisque Henri VIII n’est mort que le 6 juillet 1553. Si c’était 1558, ce serait dans la dernière année du règne de Marie Tudor, morte le 17 novembre, & l’on comprendrait d’autant mieux la publication de l’ouvrage de celle qui allait monter sur le trône qu’il était une indication de ses vrais sentiments religieux. Mais, pour résoudre l’énigme, il faudrait connaître le texte même des liminaires de l’édition, & il est inutile d’en chercher un exemplaire à Paris. — M.