Page:Marguerite de Navarre - L'heptaméron des nouvelles, 1559.pdf/172

Cette page n’a pas encore été corrigée
LA II. IOVRNEE DES NOVVELLES.

cacher dedans vne foſſe, le ventre contre terre, derriere vne haye fort efpeffe. Et lá auoient fi bien efcouté les beaux com- ptes, qu'ils n'auoient point ouy ſonner la cloche de leur mo- naftere. Ce qui parut bien, car ils arriuerent en telle haſte, que quaſi l'aleine leur failloit à commencer vefpres. Et quand elles furent dictes, confefferent à ceulx qui leur demandoient l'occa fion de leur chant tardif, & mal entonné, que ce auoit eſté par les efcouter. Parquoy voyant leur bonne volonté,leur fut per- mis que tous les iours ils afsifteroient derriere la haye, aſsis à leur aiſe. Le fouppé ſe paſſa ioyeufement, en releuant les pro- pos qu'ils n'auoient pas mis à fin dans le pré, qui durerent tout le long de la foirée, iufques à ce que Oifille les pria de ſe reti- rer, à fin que leur eſprit fuft plus prompt le lendemain. Et a- pres vn bon & long repos, dont elle difoit qu'vne heure auant mynuict valloit mieux que trois apres,ſe partit ceſte copaignie, mettant fin au ſecond diſcours & recit d'hiſtoires.

FIN DE LA DEVXIES ME IOVRNEE DES NOV VELLES DE LA ROYNE DE NAVARRE,

LA TROIS-